L’essor des influenceurs virtuels : un phénomène de société

Depuis quelques années, les influenceurs virtuels ne cessent de gagner en popularité. Des figures comme Lil Miquela, une influenceuse créée par l’entreprise américaine Brud, ont accumulé des millions de followers sur les réseaux sociaux. D’après une étude récente, environ 40% des utilisateurs d’Instagram suivent au moins un influenceur virtuel. Ils représentent une nouvelle forme de présence numérique qui fascine autant qu’elle questionne.

Grâce aux technologies de l’intelligence artificielle, ces personnages sont capables de générer un contenu de haute qualité, similaire à celui produit par des êtres humains. Par exemple, Shudu Gram, première supermodèle digitale, a collaboré avec des marques prestigieuses comme Balmain. Les avancées en CGI (Computer-Generated Imagery) permettent de créer des images époustouflantes, qui séduisent les consommateurs tout en étant financièrement avantageuses pour les marques.

Les avantages pour les marques : de la personnalisation à l’immortalité d’une image

Pour les marques, les influenceurs virtuels présentent plusieurs avantages considérables. Tout d’abord, ils permettent une personnalisation infinie du contenu. Les marques peuvent adapter les messages en fonction des tendances du moment, des campagnes saisonnières, ou encore des événements spécifiques sans contraintes logistiques. Les algorithmes peuvent s’appuyer sur des données pour ajuster les publications et atteindre efficacement des segments de marché précis.

Ils offrent également une image intemporelle. Contrairement aux humains, les avatars ne vieillissent pas, ne tombent pas malades et ne sont pas soumis aux scandales. Par exemple, Bermuda, autre personnage virtuel créé par Brud, peut embrasser des looks futuristes ou rétro sans perdre de sa pertinence.

Quelques avantages clairs :

  • Adaptabilité : contenus ajustables en temps réel.
  • Fiabilité : absence de limitations humaines (scandales, maladie).
  • Optimisation des coûts : plus besoin de shooting photos, de voyages coûteux.

En tant que journaliste, nous pensons que les marques peuvent grandement bénéficier de l’utilisation des influenceurs virtuels tout en étant conscients des défis éthiques que cela comporte.

Réflexions éthiques et avenir du mannequinat humain face à l’IA

L’essor des influenceurs virtuels pose des questions éthiques. La frontière entre le réel et le numérique devient floue, ce qui peut induire le public en erreur. La transparence est essentielle ; les utilisateurs doivent savoir s’ils interagissent avec un être humain ou une création IA. Plusieurs ONG demandent un cadre juridique pour protéger les utilisateurs dès lors que des algorithmes sont impliqués.

Le mannequinat humain n’est pas pour autant destiné à disparaître. Au contraire, il pourrait bénéficier d’une synergie avec les technologies numériques. Les mannequins peuvent travailler aux côtés de leurs homologues virtuels pour créer des campagnes innovantes et impressionnantes. Cela dit, les professionnels du secteur doivent évoluer et s’adapter à cette nouvelle ère, en développant des compétences numériques.

Nous recommandons :

  1. Transparence : mentionner clairement l’usage de l’IA dans les campagnes.
  2. Synergies : encourager la collaboration entre mannequins réels et avatars.
  3. Formation : préparer les professionnels du mannequinat aux nouvelles technologies.

Il est important de noter que le développement rapide des technologies d’IA dans le secteur de la mode et des médias a des implications étendues. D’ici 2025, le marché des influenceurs virtuels pourrait représenter plusieurs milliards de dollars, selon certaines prévisions. Les entreprises doivent continuer à innover tout en tenant compte des impacts sociaux et éthiques de leurs choix technologiques.